A l'Est, du nouveau
Nos voisins d'Europe de l'Est se manifestent bruyamment ces derniers temps, à travers 2 pays dont l'importance n'est pas équivalente.
Tout d'abord la Pologne, cible des attaques européennes depuis que les conservateurs catholiques sont aux affaires. La dernière réaction en date concerne le cas Bronislaw Geremek, historien qui refuse de révéler ses agissements lors la période communiste de ce pays.
Je trouve que l'entreprise de décommunisation entamée par la Pologne est tout à fait salutaire et bienvenue, et la France souffre aujourd'hui de n'avoir pu pratiquer la même suite à la 2nde guerre, le PCF étant à l'époque une force politique trop puissante avec laquelle il fallait composer (ce qu'à parfaitement fait le général de Gaulle). Par la suite, l'idéologie communiste, subventionnée par Moscou, a subverti une grosse partie de la société française, et alors que le PCF ne représente plus rien sur le plan électoral, son assise locale est encore largement perceptible au travers notamment des nombreuses associations financées par l'Etat.
La Pologne ayant décidée de faire une opération vérité sur le communisme, une loi récemment votée oblige donc l'historien Geremek à préciser ses agissements, auquel cas aucune poursuite ne sera engagée sur ces évènements passés s'il n'a pas menti. Cependant, l'homme se refuse à collaborer, et c'est son choix, et perdra donc son emploi public (comme par hasard) et son mandat de député Européen. Bref, rien de bien terrible.
On peut dès lors s'étonner que les Bayrou, Royal ou encore Douste Blazy se permettent d'ordonner au gouvernement polonais de faire machine arrière. Pratiquement tout le parlement Européen a d'ailleurs accordé officiellement son soutien au polonais, montrant ainsi que l'unique but des parlementaires (européens ou français) est de conserver leurs petits avantages, au mépris des souverainetés nationales ou des lois votées par eux-mêmes ou leurs collègues.
Je ne pense pas que la Pologne puisse tenir très longtemps sur sa position, les pressions en interne devant se faire assez pressantes dans les semaines à venir.
L'autre pays sous les feux de l'actualité, c'est bien sûr la Russie, Vladimir Poutine ayant réitéré son opposition au bouclier antimissiles US.
A ce sujet, Condolezza Rice déclarait étrangement que Moscou, possédant de très nombreux missiles très sophistiqués, ne pouvait se sentir agressé par ce dispositif, qui serait incapable de neutraliser l'armada Russe. Pour ma part, ce genre d'argument ne tient pas la route une seconde, puisque si Rice avoue que le dispositif n'est pas vraiment efficace en cas d'attaque sérieuse, pourquoi insister si lourdement pour procéder à sa mise en oeuvre dans les plus brefs délais ?
Mais la Russie fait également son retour sur la scène internationale à travers la mort de 2 figures de son histoire contemporaine, Boris Eltsine et Mstislav Rostropovitch. Curieusement d'ailleurs, alors que les 2 hommes sont, chacun à sa façon, un symbole de lutte contre le communisme et pour les libertés, et qu'ils ont été largement acclamés ces derniers jours pour l'ensemble de leur oeuvre, la même analyse ne s'applique pas à la Pologne et à son désir de décommunisation.. comprenne qui pourra.
Je suis plutôt heureuse de voir la Russie revenir en force au centre de l'échiquier géopolitique, car ce pays pourrait apporter beaucoup aux Européens de l'Ouest, aussi bien culturellement qu'économiquement. Il va sans dire que Poutine, décrié à tort par toutes les presses occidentales, est ce chef d'Etat extraordinaire qu'il fallait à la Russie pour ne pas sombrer totalement dans le sous-développement, et il a surtout su éviter l'éclatement du pays et préserver l'autorité de l'Etat quand il fallait. Une démocratie à l'occidentale ne tiendrait pas 1 an en Russie, ce que les journaux font semblant d'ignorer. Du reste, la haine envers Poutine a été savamment distillé par de nombreux patrons de presse juifs, en réponse aux agissements du président russe contre les interêts particuliers de la communauté dans le business national, ce qui n'est pas jamais bon ton de rappeler.
Les élections qui se préparent en 2008 seront cruciales pour le redressement du bloc russe. Espérons donc que Vladimir Poutine pourra passer la main à l'un de ses lieutenants dans le calme.