mardi 29 mai 2007

Les attaques contre la Russie sont orchestrées

Les attaques répétées contre la Russie vont en s'intensifiant. Désormais, on prend pour pretexte une manifestation homosexuelle refoulée (violemment certes) pour dénoncer le régime en place et tenter de le déstabiliser en vue des élections prochaines en 2008.

La technique est simple : provoquer dans l'opinion publique Occidentale un sentiment de rejet du gouvernement de Vladimir Poutine, et ce graduellement, à travers des opérations médiatiques telle que cette manifestation homosexuelle. Même si des arrestations et tabassage ont du avoir lieu, on attend toujours un tel événement en Arabie Saoudite par exemple, ce qui prouve que c'est bien le pouvoir en place que l'on tente d'infléchir et non le droit des minorités que l'on tente d'imposer.
Auparavant, l'arrestation très médiatique de Kasparov, l'ancien champion d'échec, avait été également fait couler beaucoup d'encre - pour rien - en Europe et aux Etats-Unis.

Ces évenements doivent être mis en rapport avec la volonté de Moscou de resister à l'implantation des batteries antimissiles Américaines, et à la force de ce pays sur les marché mondiaux du pétrole et du gaz. Voyant que Poutine n'était pas homme à se laisser faire, les tacticiens néo-conservateurs ont entrepris de démontrer au patron de la Russie qu'ils avaient les moyens de le déstabiliser à travers des campagnes de presse savemment orchestrées, qui créent vis à vis de son peuple un sentiment de rejet.

Je parie donc sur de multiples affaires de ce genre dans les mois qui viennent, avec sans doute encore des situations complexes dans lesquelles des pays proches de la Russie - Pologne, Ukraine etc... - seront impliqués et feront face à elle pour mieux la destabiliser.

jeudi 10 mai 2007

Tout va toujours très bien, Madame la Marquise..

On vient d'apprendre par le biais d'un communiqué du ministère des Finances que le déficit budgétaire de la France s'établissait à 24,7 milliards d'Euro à fin mars, ce qui correspond grosso modo à un déficit de 275 millions d'Euro par jour.

A part cela, Ben-Chirak tenait hier (mecredi) son dernier conseil des Ministres. Le président et ses collaborateurs en sont ressortis émus, à ce qu'il parait.

Insider trading : enfin on s'alarme

La SEC, l'autorité des marchés financiers US, vient de se reveiller et accuse Hafiz Naseem, un banquier d'affaires de Credit Suisse, d'avoir utilisé les informations confidentielles dont il disposait pour permettre à des connaissances Pakistanaises de réaliser de juteux profits sans risque, ceci en misant sur les titres qui allaient être l'objet d'un rachat avant même leur annonce publique.

Plusieurs articles de la presse financière mondiales laissent penser que les acteurs des marchés ont enfin pris conscience du risque de laisser se développer ces pratiques illégales d'enrichissement. Il y a de quoi : les données compilées par Bloomberg laisse ainsi penser que 41% des acquisitions aux USA l'année dernière ont semble t-il fait l'objet d'insider trading, les volumes d'options traitées de sociétés cibles connaissant parfois une augmentation de plus de 200% 3 jours avant l'annonce officielle..

L'affaire Naseem n'est que la seconde traitée cette année par la SEC, et l'individu en question possède de sérieuses chances de ressortir libre, si les preuves fournies de sa culpabilité ne sont pas assez fondées. La première affaire du genre cette année impliquait un réseau complexe de banquiers et avocats, et certains grandes sociétés de Wall Street (Morgan Stanley entre autre). Déjà à l'époque, les informations confidentielles étaient communiquées .. à des hedge funds. Il reste à espèrer pour eux que ces derniers ont pu réaliser de meilleures performances que celui d'UBS !!

vendredi 4 mai 2007

Le Hedge Fund de UBS au tapis : les vraies raisons

Divers articles parus ces jours-ci indiquent que la banque Suisse UBS, le plus gros Asset Manager du monde, a décidé de fermer son hedge fund Dillon Read Capital Management (DRCM), devant les piètres performances de ce dernier.

Le Financial Times rappelle dans sa récente édition que DRCM avait été lancé en Juin 2005 à grands frais, afin de développer une expertise en hedge fund en dehors de la banque d'affaires et non à travers les desk de proprietary trading habituels. Cette approche est pour moi toujours valable, car la banque d'affaires ne fait alors que "sponsoriser" le hedge fund et prend un peu moins de risque sur son bilan. En outre, les managers de hedge fund sont connus pour aimer leur indépendance, et ne souhaitent pas forcément rendre des comptes à la maison mère ou même aux investisseurs tous les jours; la solution externe permet donc de réaliser ce type de montage, et la banque peut investir et mettre en concurrence plusieurs hedge funds rapidement.
C'est ce qui est rappelé très justement dans l'article du FT :

« By lifting 120 fixed-income proprietary traders out of its investment banking division and placing them in a new unit, UBS was attempting to promote – on an industrial scale – the trend for talented traders to set up their own hedge funds. »


Toutefois, il est un "edge" que les prop traders ont vite fait de perdre lorsqu'ils se retrouvent en dehors des murs de la banque d'affaires : l'information.
Quand je parle d'information, je veux bien sûr entendre l'information utile, et non pas ce que tout le monde peut voir à chaque instant sur les écrans Bloomberg ou en lisant le Wall Street Journal; cela n'est pas de l'information utilisable puisque tout le marché est déjà au courant. Par contre, les deals de M&A confidentiels dont on peut discuter avec ses collègues en fumant une cigarette, les gros investisseurs ou managers présents pour des réunions à la banque, les rumeurs internes etc.. sont des informations directement exploitables par des prop traders malins.
En théorie, si les prop traders d'UBS étaient bons, le fait de les délocaliser à plusieurs kilomètres de leur bureau habituel n'aurait pas du avoir d'influence sur la qualité de leur travail et sur leur flaire pour investir : aux yeux des organes de contrôle interne de la banque, ils disposaient des mêmes sources d'information qu'avant, du terminal Bloomberg, du téléphone, internet etc.. Mieux encore, puisqu'on nous rabâche les oreilles avec les nouveaux algorithmes de trading automatique que les hedge funds utilisent, les ordinateurs fonctionnent à priori de la même manière partout dans le monde. Bien sûr, le contrôle interne est peut être trop naïf de croire que cela leur suffisait pour battre les marchés; toute personne un peu lucide sait très bien que les Chinese Wall censés protéger les informations confidentielles en interne sont facilement contournables, et qu'il est toujours très tentant de profiter ou d'essayer d'acquérir des informations exclusives - lorsque l'on peut y avoir accès - pour ne pas le faire.

Aussi ce demi aveu du Chief Executive de UBS, Peter Wuffli ne nous étonnera pas :
« We under-appreciated the synergies of a proprietary trading operation being directly integrated into the investment bank »


Quelle blague énorme. Il est des fois où j'aimerais être une journaliste pour poser les bonnes questions en conférence de presse. Car lorsqu'il parle de synergies, les lecteurs avertis éviteront de penser bêtement aux dispositifs débiles du genre contrôle des risques ou service informatique, pour mettre le doigt sur la seule chose qui compte réellement : l'information avant l'heure, l'information confidentielle, celle accessible uniquement en interne.

Alors bien entendu il existe des gérants réellement talentueux, qui savent faire fructifier le capital dont ils disposent, sans pour autant utiliser des techniques illégales. J'aurais d'ailleurs sûrement l'occasion de reparler prochainement de certains trade tout à fait légaux et qui marchent terriblement bien. Cependant, je suis de plus en plus irritée par les pratiques qui faussent les marchés et roulent les investisseurs dans la farine, et j'ai bien peur qu'un scandale de grande ampleur ne soit porté au jour dans les mois qui viennent.