mercredi 28 février 2007

La baisse du 27 Février

Evidemment, il est toujours plus facile de réagir aux nouvelles situations que de les prévoir. Cependant, j'estime que la baisse généralisée des marchés actions hier n'était pas si surprenante.

Je m'explique : depuis quelques semaines (le début de l'année 2007 pour être précise), on voyait, ici ou là, des discussions sur la hausse quasi continue de ces marchés depuis un certain temps. La veille, le 26 Février pour être précise, CNBC s'interrogeait sur le fait que l'indice S&P500 n'ait pas perdu plus de 2% depuis plus de 6 mois. L'éventualité d'une correction ne faisait plus de doute et le petit monde de la finance tentait despérement de déterminer le "quand", puisque la certitude était établie.
Dès lors, un phénomène psychologique s'était mis en place irrémédiablement : chacun s'étant mis à scruter l'Evenement déclencheur de la baisse, il était inévitable que celle-ci se produise, les économistes tentant en vain d'assurer que les fondamentaux pour une croissance économique forte étaient toujours en place.

Cet évenement, ce fut la chute des bourses Asiatiques, Shanghaï notamment qui perdit près de 9%, avant d'entrainer dans son sillage l'Europe, puis les Etats-Unis. Quand à l'origine de cette chute des marchés Chinois, personne ne semble en mesure de déceler une raison essentielle. Péle-mèle, on cite la volonté - salutaire - du gouvernement Chinois d'empêcher les particuliers d'emprunter à leur banque l'argent qu'ils placent ensuite en bourse, et la possibilité (en Chine toujours) d'imposer les plus-values boursières.La cause première n'est, à mon avis, pas très claire, et je préfère plutôt souligner le fait que les records à la hausse, que l'on trouvait presque normaux (malgré un +130% sur un an), sont parfois victimes de corrections logiques.


Les enseignements
La première leçon à tirer de cet incident, c'est d'abord l'entrée en fanfare de la Chine dans la finance mondiale, pour ceux qui en doutaient encore. Les capitaux des bourses Chinoises ont beau ne représenter qu'une faible partie en valeur des bourses Européennes et Américaines, les investisseurs les scrutent désormais avec soin.
L'indice Dow-Jones ensuite, a connu une panne informatique qui a donné des sueurs froides à nombres de traders : l'indice a cessé d'être publié en temps réel pendant plusieurs minutes, et un gap de plus de 200 points s'est soudainement affiché lors de la reprise des cotations. En cas de très forte volatilité sur les marchés dans le futur, une nouvelle panne due à la surcharge d'activité, est fortement envisageable.


Conséquence
Aujourd'hui, le mot "récession" était sur toutes les lèvres : est-ce le début d'une chute durable? Si l'on tient compte des données économiques, il apparait que la réponse est négative. Je pense pour ma part que le marché est passé d'un état Bullish à un état "Uneasy". Dans ces cas là, la psychologie des investisseurs est la seule logique à prendre en compte : chacun scrute désormais le signal d'une baisse durable, et il y a donc fort à parier que celle-ci se produira plus tôt que prévu, malgré la bonne santé générale des économies mondiales.


Le rebond
Pour finir, ces statistiques intéressantes publiées par CNBC après une baisse de 400 points du DowJones :
- 1 Day later the Dow is up 83.33% of the time an average of 3.58%
- 1 Week later the Dow is up 66.67% of the time an average of 4.23%
- 1 Month later the Dow is up 83.33% of the time an average of 5.67%

Le Dow Jones a cloturé en hausse de 0.43% aujourd'hui.

mardi 27 février 2007

Prévisions 2006 & 2007 : Un petit récapitulatif

Le premier billet sur ce blog arrive une journée trop tard, les marchés financiers ayant perdus aujourd'hui en moyenne 3% en Europe, et 1,2% aux Etats-unis. Voila qui me permettra de commencer sur les chapeaux de roues mes reflexions sur les sujets économiques et financiers.

L'année 2006, n'en déplaise à certains, a été marquée par une croissance mondiale folle, dont les français n'ont en définitive pas bénéficié à hauteur de leurs attentes. Pire, la situation du pays est consternante, et ce du point de vue économique mais aussi et surtout du point de vue politique et sociétal. Sur ces points particulièrement graves, les fondamentaux de la Nation dans son ensemble sont désormais menacés : perte de la souveraineté, développement du communautarisme, substitution de populations dans certains quartiers.. A ce titre, les promesses des candidats UMPS à la présidentielle de 2007, sur lesquelles j'aurai l'occasion de revenir, sont affligeantes et bien loin des priorités.


L'année 2006
Mais reprenons tout d'abord le fil économique, et les prévisions des analystes au début de l'année 2006. Comment résumer le consensus prévalant il y a de cela plus d'un an ? Optimisme, clairement et raisonnablement.
Tout d'abord, 2006 débutait bien puisque les entreprises cloturaient un exercice 2005 record, et disposaient de réserves de Cash importantes. Par conséquent, les investissements au niveau mondial, et donc en particulier sur la zone Asie-Pacifique, étaient attendus en forte hausse.
En Europe, 2005 avaient fait prendre conscience du retour de la croissance, et l'espoir pour 2006 était grand, notamment pour l'Allemagne, et ceux malgré l'échec (bienvenu) de la Constitution.

Les menaces qui étaient identifiés alors concernaient principalement l'instabilité géopolitique (Irak principalement), la chute de l'immobilier, et dans une moindre mesure la flambée des prix des matières premières et le trop fort endettement des ménages aux Etats-Unis.
Ces indications ont incité les analystes à privilégier fortement les marchés Actions, sur les zones Europe-Japon-Chine en particulier, ainsi que le retour en grâce de certaines valeurs technologiques et du secteur de l'énergie.

Avec un peu de recul, on ne peut donc que constater que les prévisions pour 2006 se sont révélées tout à fait correctes, voire même timorées, les bourses Européennes connaissant une hausse spectaculaire. Pourtant l'environnement fut volatile, avec un mini-crack en Mai-Juin, suivi d'un autre soubre-saut en Juillet suite au conflit au Liban déclenché par Israel. Le pétrole et le dollar ont donné des frayeurs a beaucoup d'investisseurs. Mais d'autres évenements sont venus renforcer les très bons résultats des entreprises : le succès des fonds de Private Equity et la reprise des activités de M&A ont soutenu les cours de bourse.


En route pour 2007
Quelles sont alors les prévisions des mêmes analystes pour l'année 2007 ? Le consensus est, cette année, plus difficile à trouver : Confiance, mais prudence. Tout le monde s'accorde à dire que l'année sera moins fast, et que le ralentissement de l'économie Américaine se fera sentir au 2e semestre.
Pourtant, les fondamentaux restent bons, et les entreprises entament l'année avec encore des reserves de Cash, mais les investisseurs pourraient cette fois leur jouer des tours : les liquidités sont trop abondantes. Les analystes tablent donc sur un soft-landing, c'est à dire une déccelération progressive de la croissance au niveau mondial. Encore une fois, une stratégie basée sur les Actions Européennes semblent de mise pour profiter à plein du marché.

Les risques évoquées concernent donc plus les marchés en eux-mêmes, l'excès de liquidité entrainant des comportements irrationels face aux risques. La volatilité des marchés Asiatique restera grande, et surtout les Hedge Funds et fonds de Private Equity continuent d'attirer beaucoup de capitaux en rercherche de rentabilités fortes.