La baisse du 27 Février
Evidemment, il est toujours plus facile de réagir aux nouvelles situations que de les prévoir. Cependant, j'estime que la baisse généralisée des marchés actions hier n'était pas si surprenante.
Je m'explique : depuis quelques semaines (le début de l'année 2007 pour être précise), on voyait, ici ou là, des discussions sur la hausse quasi continue de ces marchés depuis un certain temps. La veille, le 26 Février pour être précise, CNBC s'interrogeait sur le fait que l'indice S&P500 n'ait pas perdu plus de 2% depuis plus de 6 mois. L'éventualité d'une correction ne faisait plus de doute et le petit monde de la finance tentait despérement de déterminer le "quand", puisque la certitude était établie.
Dès lors, un phénomène psychologique s'était mis en place irrémédiablement : chacun s'étant mis à scruter l'Evenement déclencheur de la baisse, il était inévitable que celle-ci se produise, les économistes tentant en vain d'assurer que les fondamentaux pour une croissance économique forte étaient toujours en place.
Cet évenement, ce fut la chute des bourses Asiatiques, Shanghaï notamment qui perdit près de 9%, avant d'entrainer dans son sillage l'Europe, puis les Etats-Unis. Quand à l'origine de cette chute des marchés Chinois, personne ne semble en mesure de déceler une raison essentielle. Péle-mèle, on cite la volonté - salutaire - du gouvernement Chinois d'empêcher les particuliers d'emprunter à leur banque l'argent qu'ils placent ensuite en bourse, et la possibilité (en Chine toujours) d'imposer les plus-values boursières.La cause première n'est, à mon avis, pas très claire, et je préfère plutôt souligner le fait que les records à la hausse, que l'on trouvait presque normaux (malgré un +130% sur un an), sont parfois victimes de corrections logiques.
Les enseignements
La première leçon à tirer de cet incident, c'est d'abord l'entrée en fanfare de la Chine dans la finance mondiale, pour ceux qui en doutaient encore. Les capitaux des bourses Chinoises ont beau ne représenter qu'une faible partie en valeur des bourses Européennes et Américaines, les investisseurs les scrutent désormais avec soin.
L'indice Dow-Jones ensuite, a connu une panne informatique qui a donné des sueurs froides à nombres de traders : l'indice a cessé d'être publié en temps réel pendant plusieurs minutes, et un gap de plus de 200 points s'est soudainement affiché lors de la reprise des cotations. En cas de très forte volatilité sur les marchés dans le futur, une nouvelle panne due à la surcharge d'activité, est fortement envisageable.
Conséquence
Aujourd'hui, le mot "récession" était sur toutes les lèvres : est-ce le début d'une chute durable? Si l'on tient compte des données économiques, il apparait que la réponse est négative. Je pense pour ma part que le marché est passé d'un état Bullish à un état "Uneasy". Dans ces cas là, la psychologie des investisseurs est la seule logique à prendre en compte : chacun scrute désormais le signal d'une baisse durable, et il y a donc fort à parier que celle-ci se produira plus tôt que prévu, malgré la bonne santé générale des économies mondiales.
Le rebond
Pour finir, ces statistiques intéressantes publiées par CNBC après une baisse de 400 points du DowJones :
- 1 Day later the Dow is up 83.33% of the time an average of 3.58%
- 1 Week later the Dow is up 66.67% of the time an average of 4.23%
- 1 Month later the Dow is up 83.33% of the time an average of 5.67%
Le Dow Jones a cloturé en hausse de 0.43% aujourd'hui.