vendredi 27 juillet 2007

La contagion a bien eu lieu !

Le resserement des conditions de crédit s'étend au delà des seuls prêts subprime aux ménages et menace désormais les financements LBO et les émissions obligataires. C'est évidemment la conséquence logique du réveil des investisseurs qui demandent désormais des taux de rentabilité beaucoup plus élevés pour souscrire à toute émission high-yield, du moins quand ces émissions parviennent au marché étant donné que presque personne ne veut désormais s'engager à investir dans les CDO/CLO et autres montages titrisés.

Le credit crunch que j'évoquais fin juin est donc sur toutes les lèvres ces derniers jours, et la crise ne fait que commencer. Peu de personnes se sont rendus compte que l'argent bon marché ne venait pas des taux d'intêrets plus ou moins élevés mais de la bonne volonté des investisseurs qui ont inondé le marché de liquidités, sans demander en retour de rentabilité suffisante : la notion de couple risque/rentabilité n'a pas été respecté et nous n'assistons pas à un simple réajustement des primes de risque mais à une vraie crise puisque les actifs qui ont été financés représentent plusieurs centaines de millards de dollars et se révelent être d'une qualité très incertaine..

L'effet dévastateur supplémentaire vient du caractère mondialisé de ce phénomène : tous les théories débiles sur les corrélations entre classes d'actifs et la diversification sont à jeter, puisque désormais la psychologie des investisseurs devient l'élement moteur du marché, et leur sentiment principal est désormais la peur. Ce que les professionnels voyaient comme une bonne chose - la diffusion du risque à de nombreuses entités différentes pour mieux se le partager - va agir comme un catalyseur pour que tout le monde se sente concerné par la crise, panique et entraine une chute encore plus brutale.

Le meilleur moyen pour profiter de cette baisse est d'identifier les sociétés les plus exposées à ces problèmes. Coté français, Natixis est l'une des banques les plus impliquées sur le marché du Credit aux Etats-Unis. L'achat d'un Put en début de semaine aurait permis de bénéficier de la chute de plus de 11% de l'action en 5 jours. Mais l'opportunité est toujours valable si l'achat se fait aujourd'hui...

Entendu aux infos de France 3 ce midi : "Paris repart à la hausse, l'orage est passé". Certains risquent d'être surpris.