samedi 18 août 2007

Crise financière : les banques centrales sont responsables

Bon nombre d'observateurs critiquent aujourd'hui les hedge funds et les banques d'affaires, responsables selon eux des actuels tourments des marchés financiers. A les croire, les innovations de l'ingénierie financière ont rendu leurs opérations "opaques" et plus risquées, et il serait grand temps d'intervenir pour rétablir plus de transparence et de controle quant aux activités financières. Cela ne m'étonnerait d'ailleurs guère que l'idée d'une nouvelle taxe prétendumment "anti-spéculation" (ou, diront-ils, pour créer un système de compensation en cas de crise grave) ne refasse vivement son apparition prochainement, au moins en France.

Mon sentiment est pourtant différent, et en cohérence avec ma critique sans relache de la définition de l'inflation par la hausse des prix plutôt que par la création monétaire.
Car qu'a t-on vu se développer ces dernières années ? La mondialisation des échanges qui a permis une hausse modérée des prix des biens manufacturés (il en va autrement des services!) et la lutte des banques centrales contre cette soi disante inflation sans s'en donner réellement les moyens. Ainsi, je pense que Mr Trichet et la BCE ont bien compris les dangers de l'expansion monétaire mais n'ont pas osé aller au bout de leurs conclusions. Quant aux Américains, ils ont tout simplement supprimé la publication de leurs agrégats monétaires étendus pour éviter de montrer les dégats.

Leur inaction coute aujourd'hui très chère à des millions de personnes, et je ne parle pas des gérants de hedge funds mais plutôt de ces ménages endettés bettement pour une maison dont ils ne finiront jamais de payer le prêt.

Et lorsque je parle d'inaction, c'est pour souligner le fait que les taux d'intêrets auraient du être relevés beaucoup plus que leurs niveaux actuels, et que la FED et la BCE sont coupables d'avoir laissé le crédit facile inonder les marchés pour aboutir aux dégats actuels.

Avec des taux beaucoup plus forts, les prêts subprime n'auraient pas été possible puisque jamais ces ménages n'auraient pu emprunter à 15% par an. Le retour demandé sur les investissements auraient également été modifié en conséquence et la croissance affaiblie, mais elle aurait correspondu à une hausse réelle de l'activité économique et non à l'injection de plus de monnaie dans le système.


Aujourd'hui, la situation est délicate car nous avons à faire à une crise de confiance. La preuve, c'est que les actifs qui ont fait défaut, ce ne sont pas les entreprises sous LBO ou les Corporate, mais des prêts immobiliers risqués. Mais comme je l'avais prédit, les conditions du crédit se resserant pour les moins aisés, les entreprises ou particuliers solvables sont quand même affectés.

A quoi allons nous assister prochainement ? A la hausse du nombre de défaut et de
faillite. La précision sera mécanique. Car les défauts ne demeuraient bas que parce que le crédit était peu cher et que les entreprises en difficultés pouvaient donc se refinancer. Ce ne sera plus le cas.
Et les économistes qui osent dire que nous n'avons rien à crainde et que la santé des entreprises est bonne sont des charlatans car cette santé ne dépendait que de traitements efficaces qui vont disparaitre. Ils n'ont pas encore compris que la source de vie s'était eteinte. Le réveil sera brutal.